Alors que les géants des technologies (Apple, Amazon, Google…) voient le livre comme une nouvelle bataille commerciale dans la continuité de celle de la musique ou de la vidéo, une start-up a su tirer son épingle du jeu. Feedbooks a en effet l'ambition de devenir une librairie indépendante au même titre que celles que l’on croise au coin de nos rues. A ce jour, le pari est réussi pas seulement en France ou dans les pays francophones, mais aussi aux Etats-Unis, en Argentine, en Espagne, en Allemagne et prochainement en Italie. Pour cela, les deux fondateurs se sont appuyés sur l’expérience de Bertrand Strainchamps, un véritable libraire/bibliothécaire qui est à l’origine de deux sites littéraires : Bibliosurf et Mauvaisgenres. En fait, l'objectif ne se résume pas à un modèle économique, mais de proposer une expérience utilisateur proche de celle qu'un lecteur trouvera dans une librairie de quartier.
Quatrième vendeur en ligne français
Créée en 2006 par deux jeunes passionnés de livres et de technologies, cette entreprise composée de huit personnes distribue chaque mois 3,5 millions de livres (gratuits ou payants). Sans donner de montants précis, Loic Roussel, cofondateur avec Hadrien Gardeur, assure que le chiffre d’affaires du site « s’approche tranquillement de celui d’une librairie parisienne. » Et, sur le Web, il revendique la quatrième place de la vente de livres en ligne. Son avenir a convaincu des investisseurs puisque Feedbooks vient de réaliser une levée de fonds de 1 million d’euros.
Pour séduire les internautes, les fondateurs du site se sont appuyés sur les principes de base d’une librairie matérielle. Un fonds conséquent de livres payants et gratuits, des fichiers de qualité, et surtout, l’astuce de se positionner comme un partenaire des grands acteurs du livre numérique plutôt que comme un concurrent. « C’est pour cela que nous ne développerons pas d’applis. Notre modèle économique est ni plus ni moins celui d’un libraire traditionnel. »
Désormais, Feedbooks vise de nouveaux marchés. Après la littérature et les essais, le site vise le marché de la bande dessinée. « Cela est compliqué et nous allons démarrer avec le manga qui reste le plus simple à gérer en version numérique. » A ce jour, quelques-uns s’y sont risqués sans grand succès.
