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Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
Automobile, sidérurgie, high-tech... Arnaud Montebourg est sur tous les fronts pour préserver les entreprises françaises. Le partenaire américain d’Orange dans Dailymotion ne sera pas Yahoo! Le groupe a jeté l’éponge devant la résistance du ministre du Redressement productif. C’est le Wall Street Journal qui a révélé l’information le 30 avril 2013. Hier, le ministre confirmait l’information. Il souhaitait une solution préservant l’identité de cette « pépite française ».
Selon le quotidien américain, c’est lors d’une rencontre entre la direction de Yahoo! et celle de France Télécom, propriétaire de la plate-forme de vidéos Dailymotion que le ministre aurait déclaré avec emportement : « Je ne vais pas vous laisser vendre l'une des meilleures start-up de France ! »Avant d’ajouter à l’adresse du président de France Télécom, « je ne sais pas ce que vous faites ».
Une intervention qui a suffi à refroidir Yahoo!. Le portail américain a en effet renoncé à acquérir une participation majoritaire dans Dailymotion malgré les efforts faits pour sauver les négociations.
Une affaire négative pour l'image de la France
France Télécom – dont 27 % du capital reste détenu par l'Etat – détient 100 % du capital de Dailymotion mais souhaitait réduire sa participation et cherchait un partenaire américain. Yahoo! avait entamé en mars dernier des discussions pour acquérir 75 % de l'entreprise pour une valeur de 300 millions de dollars (228 millions d'euros).
Après les révélations du quotidien financier, Arnaud Montebourg a regretté l’échec des négociations entre les deux groupes. Le souhait du ministre était « qu'un partenariat entre Yahoo! et Orange soit construit sur une base équilibrée, mutuellement bénéfique pour les deux entreprises ». Autrement dit un partenariat à 50/50.
Ce jeudi matin dans Les Echos, Stéphane Richard, PDG de France Télécom, ne cache pas sa déception devant l’échec des négociations avec Yahoo!. « J'avais refusé qu'il dispose d'une option pour racheter la totalité du capital (..) Nous étions sur le point de trouver un arrangement. »
Outre-Atlantique, le Wall Street Journal critique lui aussi cette décision : « La déliquescence des pourparlers pour vendre Dailymotion risque de nuire à l'image de la France auprès des investisseurs étrangers à une période où la France dépend d'eux pour sa croissance. »