Sommet de Dubai : sans consensus et sans régulation du Net



Le nouveau traité international sur les télécommunications a été été signé vendredi par 89 Etats membres de l'Union internationale des télécommunications (UIT), lors du sommet mondial de Dubaï. Pourtant, 55 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni ou la Suède, n'ont pas signé ce document révisant le règlement des télécommunications internationales (RTI), daté de 1988.
L'Amérique du Nord, berceau des géants du Web (Google, Amazon, Facebook) qui ont prospéré sur l'absence de régulation de la gigantesque infrastructure IP qu'est devenu Internet, a exprimé ses plus grandes craintes quant à la perspective d'accorder plus de pouvoirs à l'UIT, ce qui serait, selon elle, une menace pour un réseau libre et ouvert.
« Les Etats-Unis ont toujours pensé que le traité ne devait pas s'étendre au contenu d'internet ou à sa gouvernance », avait expliqué le chef de la délégation américaine à la conférence de Dubaï, Terry Kramer, en annonçant que son pays « ne pouvait pas signer le texte dans sa forme actuelle ».
Pourtant, le traité, dans sa version finale, n'aborde pas Internet, ni sa régulation, ni sa gouvernance, a rappelé dans le discours de clôture du sommet de Dubaï, le secrétaire général de l'UIT, Hamadoun Touré.
Deux passages du traité ont pourtant soulevé des craintes pour les partisants de la non-régulation absolue du Net. L'article 5B évoque la nécessité pour les Etats-membres de prendre des mesures pour prévenir la propagation de flots de communications électroniques non sollicitées et d'en minimiser les conséquences sur les services de télécoms. Certains y ont vu un encouragement de certains gouvernements à verrouiller les échanges électroniques (SMS, email) au nom du contrôle de cette prolifération ou supposée telle.
Le seul texte qui évoque Internet est une résolution non contraignante sur la promotion d'un environnement favorable pour un plus grand développement d'internet.

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